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Isabelle Boulay chante Serge Reggiani au Théâtre de Paris

Une Isabelle succède à une autre Isabelle au théâtre de Paris.

Isabelle Boulay revisite Serge Reggiani le temps d’un concert intimiste et sobre, qui s’adresse à une foule sentimentale, qui a soif d’idéal. Isabelle Boulay est accessible et flamboyante. En noir et roux. Avec son accent canadien accentué lorsqu’elle parle, elle irradie, transcende Reggiani, adopte les codes de l’homme en lui apportant sa féminité. Elle ponctue volontiers ses chansons d’anecdotes personnelles, dont on se dit de prime abord qu’elles n’ont rien à apporter au spectacle. Et si. Tout est étudié au millimètre, la moindre note qui accompagne sa voix chaleureuse et puissante, d’une densité extraordinaire. Le moindre souvenir qu’elle évoque se révèle comme le sous-titre d’une chanson qu’elle nous offre, spectateurs et auditeurs privilégiés. Isabelle Boulay nous donne un peu d’elle pour mieux donner de lui, Reggiani, dont elle est tombée amoureuse alors qu’elle avait 16 ans. De l’homme, de l’acteur, du chanteur, et de ses manières. Il l’a invitée à chanter avec lui sur scène, une fois. Mémorable. Tout cela, Isabelle Boulay, le partage. Reggiani avait 42 ans lorsqu’il a démarré sa carrière de chanteur, l’âge d’Isabelle qui remercie Reggiani avec cette tournée, qui prolonge l’album « Merci Serge Reggiani » chez Polydor. « Quand on interprète on ressent un être, les interprétations et les répertoires choisis disent beaucoup des personnalités ». Il y a « Ma solitude » bien sûr, celle de Moustaki, et « Ma liberté » du même Georges. L’amour, en particulier celui que Serge Reggiani a entretenu avec la danseuse Noëlle Adam, entre New-York et Paris, fait d’absences prolongées et de retrouvailles. Jusqu’à la mort. « De quelles Amériques… ». Il y a l’absence justement, d’un ami, d’un être cher, d’un enfant, d’un amour : « la même quand on a dit Je t’Aime ». Et puis l’amitié : « Un ami qui nous aime … quand même », « dans sa chaloupe ». L’enfance, par-dessus tout. Cette chanson qui évoque déjà ce thème à sa manière, première collaboration avec Jean-Loup Dabadie : « Mon petit garçon, mon enfant, mon amour … ». Reggiani avait commandé à Dabadie, qui n’était pas encore parolier, des textes alors qu’il préparait la première partie du concert de Barbara. Puis « La chanson de Paul », cinématographique comme un western. Ou les relations tumultueuses passionnelles conflictuelles entre un père et sa fille, « Ma fille », viriles sur les femmes « T’as l’air d’une chanson ». Il y a « Les mensonges d’un père à son fils » : « Tu verras » … Autant de textes qui font écho au propre parcours d’Isabelle Boulay. Qui s’enfuyait de chez elle, loin d'une relation paternelle excessive, très jeune. Qui avoue que dans une prochaine vie, elle aimerait être réincarnée en homme. Qui raconte son petit garçon, Marcus.

Il y a l’amour surtout, encore, et toujours. Et la vie, qui passe. A peine le temps de s’installer qu’elle s’évapore, comme « Le déjeuner de soleil ». Jean-Loup Dabadie, à nouveau, qui n’en finit pas de célébrer la Vie. « Il y avait la porte bleue » … Il nous reste les souvenirs, des voix qui murmurent en nous, pour toujours. Merci Serge Reggiani, Merci Isabelle Boulay.

www.theatredeparis.com

Tag(s) : #Musique
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