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Ciné : Diplomatie

Drame historique (1h24), de Volker Schlöndorff, avec André Dussolier et Niels Arestrup, adapté de la pièce de théâtre éponyme de Cyril Gély créé au théâtre de la Madeleine en 2011.

La 7ème de Beethoven qui ouvre Diplomatie est un choix manifeste. Arvo Pärt a dit, de cette symphonie : « La question de la musique a peut-être trouvé sa réponse : non dans le regret du passé, mais dans la création de l’avenir (…) vers un point de conciliation de tous les possibles (…) comme le battement régulier de ma vie». Beethoven l’aurait composée suite à un « appel » enflammé, sous-tendu par les notions suivantes : une mélodie humaniste (mouvement lent de la marche funèbre), le désir de liberté et de fraternité.

Toute la subtilité de l’art oratoire. Un film qui a du mal à se détourner des codes de la pièce de théâtre (huis clos : une pièce, deux acteurs, une nuit, une lumière qui ne semble pas naturelle et qui se lève sur Paris à mesure que les arguments s’imposent –mêmes si quelques scènes de rues). C’est précisément cette absence de frontière entre cinéma et théâtre qui renforce le pouvoir des mots et l’éloquence. Comme au théâtre, nous sommes acteurs autant que spectateurs, silencieux, tapis derrière la vitre sans tain, retenant notre souffle. Même si l’on connait la fin, on prie et on espère de toute notre foi et de toute notre âme, que la diplomatie sera victorieuse. La capitale de la France, ses monuments, ses gares, les musées, l’Opéra, la culture, sa richesse étaient en joue. En jeu. Il s’en est fallu de quelques minutes. La famille d’un général SS en échange de la capitale de la France. Tel était le contrat. Grâce à une somme de coïncidences qui remonte à Napoléon III et son art de la gaudriole (à l’époque point de scooter pour retrouver sa maîtresse, mais des passages secrets et des galeries souterraines prodigieuses), Paris sera sauvée. Et si nous prenions le temps de redécouvrir Paris, cette ville au cœur des relations entre l’Allemagne et la France ?

« Sans les cafés, les gares, comment faire pour se retrouver ? Demain …. ». Réécouter Francis Lai et Michel Legrand, car Paris, ville de tous les échanges, loin d'évoquer Un parfum de fin monde, est aussi celle de l’amour.

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