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Pige dans "Service Littéraire" n°67, novembre 2013 : "Les Etrusques à Paris"

Un Hymne à la vie.

La mort célèbre la vie en Etrurie. Les Etrusques, peuple autochtone –d’aucuns prétendent cependant qu’ils sont originaires d’Asie mineure, sont à la fois disciples et adversaires des Grecs, à l’âge du bronze et du fer. Le Musée Maillol consacre la première exposition depuis plus de 20 ans à leur civilisation, avant qu’ils ne disparaissent dominés par la conquête Romaine au IIème siècle avant Jésus-Christ. Douze cités Etats se partagent un territoire délimité par le Tibre et l’Arno. Quatre périodes cadencent l’Etruscologie : Villanovienne, Orientalisante, Archaïque, Classique. Leur organisation préfigure celle d’un gouvernement contemporain et ses ministères : l’architecture, l’urbanisme, les échanges (transports, commerce, voyage) et affaires étrangères, la communication, le rôle de la femme. Leurs nations devancent nos métropoles. Leur alphabet, issu des Grecs, est aménagé et sibyllin. Considéré comme la pierre angulaire de leur action politique et des transactions. Un peuple guerrier, préoccupé par son essor. Un peuple fier d’exposer la classe dominante et l’aristocratie. Un peuple dionysien, dont les banquets rythment la vie et l’accueil de la mort. Un peuple fétichiste, aux rites ésotériques, fasciné par les symboles, les ex-votos, les légendes de l’au-delà, et qui l’exprime en fresque (« La tombe du navire », retrouvé à Tarquinia). Un peuple religieux : les temples préservent leurs secrets. Un peuple qui avait prévu son délitement, et anticipé ce déclin à travers un mobilier funéraire déifiant leur art de vivre. Urnes aux formes humaines ou surmontées d’éphèbes, cinéraires ornées des couples mis en bière avec leurs attributs : bijoux pour les femmes, armes pour les hommes, vases-cabanes ou tombes figurant leur palais. La mort fige l’Etrurie pour l’éternité. Un peuple mystérieux et paradoxal, qui a su se retirer avec panache, léguant ses apports.

Etrusques, un hymne à la vie au Musée Maillol, 59 rue de Grenelle, 7ème. www.museemaillol.com. Jusqu’au 9 février 2014.

A retrouver dans Service Littéraire, le journal des écrivains fait par des écrivains. www.servicelitteraire.fr

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